Déjà, les courses, quand tu as un enfant, et que tu es mère au foyer, c’est une corvée quotidienne. Pas moyen de rapporter pour la semaine, étant déjà bien chargée avec la poussette, le sac à langer etc. J’ai donc la joie d’aller au Spar ou au Billa tous les jours (beaucoup moins excitant que le monoprix… vive la France).
Et donc, par une belle fin d’après-midi, alors que la petite est déjà baignée et en pyjama je réalise que j’ai oublié de passer au supermarché. L’enfant n’a rien pour le dîner, même pas un vieux petit pot de carottes oublié au fond du placard. Non… rien ! Et pour nous n’en parlons pas, si on veut manger autre chose que des pâtes au beurre, il va falloir se secouer un peu les puces.
Je prends mon courage et ma fille à deux mains, son manteau et une paire de chaussette par-dessus le pyjama nous voilà dehors.
Arrivée au supermarché, Rose décide qu’elle a envie de sortir de la poussette, elle se tortille, donne des coups de fesses, tout ça en hurlant et en tendant les mains à tous les autres clients du magasin, qui me regardent au choix, amusés ou inquiets (mais surtout inquiets). Bon, aux grands maux les grands remèdes, j’attrape un paquet de boudoir et je lui en donne un. Achat inutile numéro un.
Mais au moins, elle est occupée à mâchonner et je peux m’atteler à ma mission.
Je passe de rayon en rayon, en remplissant mon sac accroché à la poussette. Lait, purées, jus, kiri… ennui. Une fois que j’ai tout, on file à la caisse. Ah non, quand même, il faut aussi savoir se faire plaisir, je retourne chercher une bonne bouteille de rouge, on se fera un apéro en amoureux ce soir.
Nous revoilà à la caisse, Rose lance des œillades charmeuses à la dame, qui commence à lui parler, et donc assez vite, à me parler, en allemand. Je souris bêtement, en général ça passe.
Elle farfouille sous sa caisse, ressort des autocollants et un porte-clé Milka de toute beauté. Rose est ravie, balance le porte-clé mais se met en quête de manger l’emballage plastique. Brave enfant.
Cinq petites minutes de marche et nous voilà dans le hall de l’immeuble. Ascenseur – 4ème étage. Pour ceux qui ont lu cet article, vous savez que mon tank ne rentre pas vraiment dans l’ascenseur. La seule solution est de retirer une des roues arrière pour passer la porte. Je m’attelle donc à cette petite manoeuvre qui me permettra de sortir de l’ascenseur, et de rentrer chez moi. Rose a faim, elle braille, de quoi me rendre nerveuse. Comme je ne suis pas un maître zen, je referme la porte de l’ascenseur un peu brusquement, tout en tenant la poussette (et sa roue) d’une main. Certes, j’entends un BAM, mais ce que je ne comprends pas tout de suite, c’est que la bouteille de bon chianti vient d’exploser dans le sac de courses.
Et comme je ne m’en rends pas compte, je rentre dans mon appartement, avec le sac qui se balance, envoyant du vin rouge sur le palier, mes pompes, mon jean et bientôt mon parquet. Rose braille toujours hein, sinon c’est moins drôle. Là, quand même, je réalise la petite catastrophe. Je sors la poulette, l’installe dans le salon, et je file en vitesse chercher la serpillière. Pendant que je nettoie le palier, évidemment, ma fille vient voir ce qu’il se passe, et se traîne donc dans quelques gouttes de vin. Joie.
Je finis par faire disparaître les traces, même si ça sent le poivrot en fin de cuite dans tout mon appartement.
Toutes les courses sont imbibées de vin rouge, mais je me convaincs que ça n’a pas transpercé la brique de lait de Rose. Bon appétit ma chérie.
Voilà, avant je faisais les courses. Maintenant je dépense autant de calories que si j’avais fait le marathon de New-York. C’est bien, je n’ai pas l’envie le temps de faire du sport.
Et un souvenir pour le propriétaire, un. Oups :
